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Gençay et ses racoins
31 janvier 2022

L’oie blanche du Poitou à Gençay : Selon la

L’oie blanche du Poitou à Gençay :

Selon la chronique, l’oie blanche du Poitou aurait été introduite à Poitiers par les Comtes du Poitou, par ailleurs Ducs d’Aquitaine. Pour d’autres auteurs, se seraient quelques gentilshommes hollandais installés dans la ville de Poitiers qui en auraient fait don aux Comtes du Poitou.

En tout état de cause et de longue date, le Poitou, et surtout le département de la Vienne, s’était nettement orienté vers la production d’oies blanches, exploitées plus pour leur peau et leur duvet que pour leur chair cependant appréciée pour sa qualité assez délicate.

L’oie blanche du Poitou était reconnue pour la qualité de son duvet, très blanc, dru, abondant et fin, ainsi que pour la production des peaux garnies de duvet, commercialisées sous le nom de bandes de cygne employées pour les garnitures de mode. On en faisait encore des houppettes, des boas en plume, etc. Son élevage était principalement fermier. En 1940, on comptait environ 300 000 oies blanches dans la région. C’est l’utilisation progressive des matières synthétiques qui porta un coup fatal à la filière de la plume d’oie.

Peu difficile quant à la nourriture, pourvu qu’elle dispose de parcours et de verdure, l’oie blanche est rustique.

En 1930, quoique que la production ait fourni plus de 200 000 peaux, la production restait inférieure à la demande.

Refoulée par l’agriculture dans le nord du département, elle fut au contraire plus particulièrement exploitée dans la partie sud, où on la trouvait surtout dans le Montmorillonnais, Lussac-les-Châteaux, L’Isle-Jourdain, Saint-Savin et Chauvigny et Gençay qui étaient de gros centres d’élevage, et dans les cantons de Vivonne, La Villedieu et Lusignan.

Le jharc (le jars). – On estimait qu’un jharc était nécessaire pour quatre à cinq oies et qu’il devait être remplacé tous les quatre ans.

Lés auches ou pires (les oies). – Les oies de reproduction ne pouvaient être conservées plus de six ans. Elles faisaient deux ou trois pontes par an. L’incubation est de 29 à 30 jours. Dès la naissance, les diverses couàies (couvées) étaient généralement réunies et confiées à une seule couveuse. Les autres, ainsi libérées pouvaient effectuer leur deuxième et troisième pontes.

Le pirun (l’oison). – Il naissait ordinairement en mars-avril avec un dumét (duvet) jaune et ne revêtait les plumes blanches que vers la huitième semaine. Ses ales (ailes) pouvaient alors se croesàe (se croiser) et se tenir sur son dos et il pouvait être vendu aux agriculteurs qui auraient manqué leurs couvées ou voulant, par la suite, tirer partie de leurs retoublles ou glleùs (leurs chaumes). Dès sa naissance, il recevait d’abord daus brnàies de misalle (des pâtée de verdure hachées), chous, jharousse, ortijhes, (choux, vesces, orties) mélangées de bran (de son).

Le troupeau d’oies blanches était conduit aux champs dans les pâtures, lés garéts (les guérets) et surtout dans les champs après lés métives (les moissons). Après la dernière pllumàie (plumée) précédent la vente et surtout dans les quinze derniers jours, l’oie était poussée à l’avéne (l’avoine), ce qui donnait un plumage plus brillant. On évitait de les faire coucher sur de la paille d’avoine qui, avec l’humidité, jaunissait le duvet et souvent on les laissait dehors, ou l’alternance des pluies et du soleil blanchissait les plumes.

Les marchés ou foire aus piruns : suivant, la réussite des couvées, on obtenait un nombre différent des besoins, soit en plus, soit en moins, et cela donnait lieu à un commerce, mais où l’offre était, de ce fait, ordinairement inférieure à la demande.

Les piruns agés de trente-cinq à quarante jours étaient transportés avec beaucoup de soins lors de transactions qui avaient lieu d’avril à fin mai, dans les marchés situés dans la zone de production et entre autres à Gençay, Latillé, Mirebeau, Châtellerault, Les Ormes.

La vente des oies : les ventes commençaient en août. Il s’agissait de sujets n’ayant subi qu’une plumée, peu appréciés des volailleurs qui les achetaient surtout pour la chair.

Fin septembre, apparaissaient les sujets ayant subi deux mues artificielles. La chair et surtout la plume en étaient plus appréciées.

Enfin, un mois plus tard, vers le début de novembre, les producteurs présentaient des oies engraissées ayant été plumées trois fois. Elles avaient alors toute leur valeur et étaient très recherchées.

Gençay, où passaient 15 à 20 000 oies chaque année, et où la qualité était des plus appréciées, constituait avec Sanxay, les deux marchés principaux dont l’importance croissait chaque année.

Sacrifiées et dépouillées, la peau était incisée suivant la ligne du dos, puisque la partie ventrale était la plus fournie en duvet.

Les peaux, immédiatement préparées dans des conditions particulières (éplumage, séchage), étaient ensuite vendues aux mégissiers spécialisés de Poitiers, Châtellerault, etc.

Aujourd’hui, l’oie blanche du Poitou, doit sa survie à une poignée d’éleveurs passionnés. Ils sont regroupés dans une association qui œuvre pour maintenir cet élevage fermier traditionnel.

 

Entre autre caractère, le standard établi en 1922 précisait :

poitrine : très large, très profonde, sans fanon.

corps : plutôt court, ramassé, profond et large, sans fanon abdominal (panouille)

bec : fort, orangé foncé, sans bavette ;

plumage : blanc pur, brillant, non bleuâtre, sans apparence de jaune, ni plume de couleur.

La coquille (jabot) doit être plaquée au corps. Duvet fort, mais fin et fourni. Les jeunes naissent jaunâtres.

poids : 6 à 8 kilos au plus chez les mâles, 7 à 7, 500 kilos chez les femelles.

 

(Documentation Cregene. Parc interrégional du Marais Poitevin)

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